Vendredi 6 mars 2020
Du Moyen Âge à nos jours
Découverte pédestre de Saint-Arnoult-en-Yvelines
Nombre d’habitants : 6001 hab. en 2017
Nom des habitants : Arnolphiens et Arnolphiennes
Nous partons en compagnie de Jean-Claude notre guide.
Un peu de géographie et d’histoire
Saint-Arnoult-en-Yvelines, ancienne cité médiévale, a préservé son environnement dans l’écrin de verdure de la forêt d’Yveline. A la révolution, elle porte le nom de Montagne-sur-Remarde.
Au Moyen Âge, une soixantaine d’auberges florissaient de part et d’autre de la Grande Rue. Un relais de poste y figurait.
Sur la rive gauche de la Rémarde existait une nécropole gallo-romaine.
Beaucoup de souterrains, caves attestent encore de cette activité intense qu’a connu la ville.
Quelques belles maisons à porte cochère dans les petites rues éloignées de la rue principale, qui elle, n’offre guère d’intérêt… sauf un bon restaurant pizza que notre guide nous recommande !!
Une sculpture étrange qui proviendrait d’Océanie se tient du haut de ses 4 mètres devant l’entrée d’une belle maison.
Nous découvrons la petite rivière Rémarde qui se faufile entre les maisons et prenons un petit sentier pédestre.
Une cheminée en brique se dresse sur notre droite, dernier vestige d’une usine de tannerie où, parait-il selon la légende, Napoléon venait chercher sa ganterie. La soude caustique était alors utilisée pour le traitement des peaux, essentiellement de vaches.
Plus loin, un ancien moulin à eau transformé en demeure particulière nous rappelle que la région en était très fournie.
La ville possède des rues et des ruelles aux noms évocateurs : rue des bouchers, du martroy, des prêtres, des papegauts, de la truie qui file, de la cage du dauphin couronné et de … triquedame (pour certains le nom vient des coups infligés aux femmes par les gentils maris, pour d’autres… je vous laisse deviner !). Tout cela est réjouissant !
Puis nous arrivons… à la fontaine miraculeuse (qui guérissait surtout les maux des enfants). Saint Arnoul, martyr fêté localement le 18 juillet, a été inhumé vers 535 à Saint-Arnoult-en-Yvelines et sa sépulture est devenue par la suite un lieu de pèlerinage.
Arnoul était d’une famille franque de la région de Réthel dans les Ardennes. Il fut élevé à la cour de Reims. Le roi Clovis lui donna une de ses nièces en mariage, dénommée Scariberge. Il voyagea en tant qu’émissaire de Rome à Constantinople, de Jérusalem à Ravenne. Il fut élu évêque de Tours et fut assassiné à Reims. Conformément à ses vœux, son épouse Scariberge décida d’acheminer son corps vers Tours. Ce convoi funèbre arriva à St-Arnoult-en-Yvelines. N’ayant pas voulu payer le droit de péage, le chariot contenant la dépouille de l’évêque ne put repartir. Scariberge décida d’enterrer son mari sur place. L’église catholique le canonisa sous le nom de Saint Arnoul d’Yveline.
La construction du train reliant Chartres à Paris (Massy)
La ligne de chemin de fer fut construite en 1904 et, inaugurée en 1930 elle ne fut jamais achevée. Les Allemands s’en sont servis pendant la guerre de 39-45.
Les vignes
Aujourd’hui, les 1500 pieds de cep de vignes plantés sur terrain sablonneux permettent aux habitants de Saint-Arnoult d’apprécier un Chardonnay aux saveurs « minérales ».
Une petite anecdote racontée par notre guide. S’étant aperçu que les blaireaux appréciaient eux-aussi la vigne et détruisaient la plupart des pieds plantés, une astuce a été trouvée : les cheveux des humains… Suspendus aux fils des barbelés, les cheveux ont éloigné les blaireaux peu enclins à apprécier l’odeur des hommes. Méthode naturelle… et radicale.
L’église
Puis nous visitons l’église du XIIe siècle, classée monument historique, construite sur le tombeau de St Arnoul. L’intérieur est splendide, des poutres en bois sculpté sur la nef et les croisées dans les travées nous impressionnent.
Le clocher possède une tour de guet.
Nous finissons notre balade culturelle par une visite au bar de la place principale… où nous dégustons un chocolat, un café ou une tisane et quelques chouquettes offerts par le patron. Merci à SA.FO.DO.RE. !
Nous ne quitterons pas Saint-Arnoult sans évoquer le moulin de Villeneuve où vécurent Louis Aragon et Elsa Triolet, enterrés tous deux dans le parc du moulin.
Le XXIe siècle
Le vieux péage des Carnutes qui a stoppé en 535 le convoi funèbre d’Arnoul a curieusement survécu au XXIe siècle, dans le péage autoroutier de Saint-Arnoult-en-Yvelines !
Nous n’oublierons pas les grainothèques installées çà et là et les pancartes et symboles installées par la Mairie sur la liberté dans le Monde.
Un grand merci à notre guide Jean-Claude qui a su rendre agréable cette balade. Son savoir et ses connaissances de la ville nous ont aidés à apprécié cette commune que nous traversons souvent sans bien connaître tous ses petits secrets et son histoire.
Terminons par un poème de l’illustre habitant que fut Louis Aragon :
L’avenir de l’homme est la femme.
Elle est la couleur de son âme.
Elle est sa rumeur et son bruit.
Et sans elle, il n’est qu’un blasphème.
(Journée de la femme le 8 mars oblige !)
Article de Denise P.